Ce fait-ci permet de former une chaˆıne de disques ouverts telle que chaque point
p appartenant `a la chaˆıne satisfait `a ce que pour z ∈ K,
1
p−z
appartient `a L
a
.
Il suffit de veiller `a ce que chaque disque de la chaˆıne contienne le centre du
prochain disque. Et puisque tout domaine est connexe par arcs, il est possible
de relier chaque paire de points de la mˆeme composante par une telle chaˆıne,
contenant un nombre fini de disques ouverts.
8
Il en suit que tous les points du domaine appartiennent `a L
a
et se laissent
donc approcher par une suite uniform´ement convergente de polynˆomes
P
ν
k
ν
(z−a)
ν
.
Consid´erons une chaˆıne de disques reliant deux points de la mˆeme com-
posante. A chaque passage d’un disque au suivant correspond la substitution
de l’argument d’une s´erie de puissances par une autre s´erie de puissances. Au
passage du disque centr´e en b `a celui centr´e en a, passage que d´ecrivent les
calculs ci-dessus, correspond la substitution
1
z−b
= P
ba
(
1
z−a
), o`u P est une s´erie
enti`ere en son argument. Et dans le cas o`u pour trois points a, b et c, on a que
1
z−c
= P
cb
◦ P
ba
(
1
z−a
), alors on observe la relation importante P
cb
◦ P
ba
= P
ca
.
C’est cette r´eduction de la composition de s´eries enti`eres `a une s´erie enti`ere qui
permet le prochain th´eor`eme d’approximation.
3.1 le th´eor`eme d’approximation
On va maintenant consid´erer C −K et non plus D −K. On veut en effet utiliser
la propri´et´e de C − K d’avoir exactement une seule composante non born´ee. Il
est en effet possible de d´eplacer tous les pˆoles de cette composante non born´ee
de C − K “infiniment loin”. Ceci m´erite pr´ecision :
Si D = C et si Z est la composante non born´ee de C − K, alors il existe un
point d ∈ Z tel que B
r
(0) ⊃ K, pour r = |d|/2. Pour ce point d, toutes les
fonctions (z − d)
−n
sont holomorphes sur le disque ferm´e B
r
(0) et s’y laissent
8
Soit un chemin γ : [0, 1] → Z reliant a `a b dans Z. La trace |γ| de ce chemin est compacte
dans Z. Soit ρ := dist (|γ|, ∂Z). On a que ρ > 0, ce qu’on montre plus bas. Soit ensuite une
partition 0 = a
1
< a
2
< · · · < a
N
= 1 suffisamment fine pour que la longueur d’arc entre
γ(a
i
) et γ(a
i+1
) soit plus petite que ρ/2 :
Z
a
i+1
a
i
p
(Reγ
0
)
2
+ (Imγ
0
)
2
(t) dt < ρ/2.
Alors la chaˆıne des disques centr´es en ces γ(a
i
) et de rayon 3/4 ρ est une chaˆıne finie reliant
a `a b dans Z. Chaque cercle contient le centre du cercle suivant, et ainsi, chaque point p
appartenant `a cette chaˆıne satisfait `a ce que pour z ∈ K,
1
p−z
appartient `a L
a
.
Il reste `a se persuader que ρ > 0 : On recouvre le compact |γ| par un recouvrement fini E de
disques ouverts dans Z. Puis on d´efinit F := {z ∈ C; dist (z, |γ|) ≤ 1}. Alors C := F − (E ∩F )
est un compact dans C (qu’on peut supposer non vide, quitte `a grossir F sinon). D’autre part,
on a par construction que ρ = dist (|γ|, ∂Z) ≥ dist (|γ|, C). Par d´efinition de la distance entre
deux ensembles, dist (|γ|, C) := inf{|a − b| ; a ∈ |γ|, b ∈ C}. Or cet infimum est un minimum,
puisque la fonction |γ| × C → R
+
; (a, b) → |a − b| est continue sur le produit cart´esien de
deux compacts.
Il existe donc (a
0
, b
0
) ∈ |γ|×C tel que dist (|γ|, C) = |a
0
−b
0
|. Puisque a
0
est un point int´erieur
de Z, il y a un disque ouvert autour de a
0
qui se trouve encore dans Z. La distance ρ entre
|γ| et ∂Z est donc au moins du rayon de ce disque.
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