Clément Galopin décembre 2014 – mars 2015
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où
est le vecteur rayon du i
ème
point, en coordonnées cartésiennes. Avec des coordonnées
généralisées
, … on n’aurait probablement pas affaire avec un référentiel galiléen, seul
garantissant l’homogénéité et l’isotropie de l’espace des phases. C’est pourquoi on suppose que les
coordonnées sont cartésiennes et non généralisées.
14) En fait, il est difficile de s’imaginer d’autres coordonnées que les coordonnées cartésiennes qui
garantissent également l’homogénéité de l’espace des phases. Les coordonnées cylindriques ou les
coordonnées sphériques notamment ne le garantissent pas, comme le montre la réflexion suivante :
Considérons le mouvement d’un point matériel dans un plan, décrit par des coordonnées polaires et
qui bouge à vitesse généralisée constante
. Sa trajectoire est alors un bout de spirale
centrée en l’origine du système de coordonnées polaires et nous comprenons qu’un tel mouvement,
s’il est constant en vitesse généralisée, correspond à une accélération en coordonnées cartésiennes,
car à mesure que le rayon grandit et que l’angle augmente à vitesse constante, la trajectoire du point
matériel balaie une distance toujours plus grande. Un tel système n’est donc pas homogène puisque
un point matériel situé plus loin de l’origine qu’un autre se comporte différemment malgré le fait
que tous deux possèdent la même vitesse généralisée. Et ceci du seul fait de sa position plus éloignée
de l’origine, preuve de l’inhomogénéité de l’espace des phases associé aux coordonnées polaires. En
fait, dès qu’un système de coordonnées contient un angle, il ne garantit plus l’homogénéité de
l’espace des phases associé.
15) Dans l’expression du Lagrangien donnée ci-dessus,
est appelée énergie cinétique
et énergie potentielle du système. Nous motivons cette définition dans la suite.
16) La fonction dépend uniquement de la distribution des points matériels à chaque instant. Ceci a
pour conséquence qu’un changement de position d’un des points se répercute instantanément sur
tous les autres, de sorte que l’interaction se propage instantanément. Ceci est une conséquence
forcée de l’existence postulée d’un temps absolu et du principe de relativité de Galilée. Si
l’interaction se propageait non pas instantanément mais avec une vitesse finie, elle ne serait pas la
même pour tous les référentiels galiléens en mouvement les uns par rapport aux autres. En effet,
l’existence d’un temps absolu entraîne que la règle de composition des vitesses est applicable à tous
les phénomènes. Mais alors les lois du mouvement seraient différentes dans différents référentiels
galiléens, ce qui contredirait le principe de relativité.
17) Cette approche
introductive au Lagrangien entend définir sur la base de considérations
fondamentales comme celle qui permet de comprendre que ne dépend que du carré de la vitesse.
Elle a le grand mérite de créer du sens, en mettant en relation de nécessité les notions
fondamentales du principe de relativité, de l’isotropie de l’espace et de la loi d’inertie (et
indirectement aussi de la notion de force, en tant que la variation de l’inertie d’un corps, i.e. de sa
quantité de mouvement) ainsi que la notion de temps absolu.